Camille Senon dernière survivante d'Oradour est décédée

by Com FNDIRP

Par Com FNDIRP

Partagez

Nous avons appris avec beaucoup de tristesse la disparition à la mi-journée de notre collègue et amie au Conseil d’administration, Camille Senon.

Camille était la dernière survivante du groupe descendu du tramway arrivé de Limoges en fin de journée le 10 juin 1944. Détenue sous la menace avec une vingtaine de passagers d’Oradour par les nazis alors que le village était en flammes, elle fut libérée au bout de trois heures lorsqu’un soldat dit sèchement au groupe qu’ils avaient de la chance car tous les habitants d’Oradour avaient été tués.

En refermant ses yeux aujourd’hui – ceux même qui pouvaient dire « j’y étais j’ai vu » – il n’y a plus de témoins directs à avoir soutenu directement le regard de l’un des exécutants du massacre d’Oradour. La mémoire cède la place à l’Histoire ; alors que la mémoire des survivants disparait, la mémoire des pierres doit être, plus que jamais, préservée dans le village martyr.

Adhérente depuis la première heure à l’ANFMOG, elle en était devenue administratrice il y a maintenant plusieurs décennies. Durant de longues années, elle a ainsi contribué à la vie de notre association en participant notamment à la constitution des dossiers d’orphelins, à l’élaboration du bulletin annuel d’information, où elle avait à cœur la rubrique des disparus qui lui permettait de rappeler les liens familiaux existants entre nos adhérents décédés et les victimes du massacre.

Camille avait également à cœur l’accompagnement des groupes et notamment les jeunes scolaires auxquels elle racontait inlassablement le drame vécu par les 643 victimes du massacre.

Camille était également une militante syndicale, où elle a défendu l’humanisme et les droits de la personne humaine jusqu’à la fin de

Source : Association nationale des familles des martyrs d’Oradour-sur-Glane

Camille Senon avait témoigné en 2021 sur France Inter dans l’émission » Des vies françaises ».

A 95 ans, Camille n’a rien perdu de sa verve. Infatigable militante, elle continue de raconter son histoire et celle du massacre de son village, où 643 habitants furent brûlés vifs par les SS le 10 juin 44. Un combat qu’elle mène pour sensibiliser la jeunesse et la mettre en garde face à la montée du néo-nazisme.

Camille venait d’avoir 19 ans le 10 juin 1944. Elle travaillait à Limoges et, comme chaque samedi, elle rentrait chez ses parents à Oradour-sur -Glane en tramway. Mais ce soir-là, les employés du tram lui ont dit « les Allemands sont arrivés à Oradour en début d’après-midi, et nous ne savons pas ce qui se passe. Nous avons essayé de téléphoner, mais Oradour ne répond pas. » Camille et les autres passagers embarquent néanmoins. Jamais ils n’auraient pu imaginer ce qu’ils allaient découvrir en arrivant là-bas.

03 oct. 2025

► Écouter le podcast de l’émission