Hitler voulait imposer le III^e Reich pour 1 000 ans.

Le Patriote Résistant rappelle son échec depuis 1 000 numéros.

« 1000 »  Ce chiffre symbolique répond en miroir et rappelle près de 80 ans plus tard la victoire sur la peste brune. Il rend hommage et relaie notre incommensurable reconnaissance à nos résistants qui ont combattu, vaincu et anéanti avec nos Alliés le régime nazi au prix de très lourdes pertes. Je relis chaque année cette inscription sur le carré FFI du cimetière du Puy Saint-Clair à Tulle : « Nécropole FFI – Sous cette dalle de granit ont été inhumés 22 soldats FFI dont 13 sont inconnus – In memoriam ». Plus de 50 % sont inconnus. Ils reposent là dans l’oubli de leur vie, de leur nom, de leur visage. Sans doute étaient-ils issus, du moins en partie, des groupes de la main-d’œuvre immigrée. Personne ne les a cherchés ou ne les a retrouvés. Ils ne sont qu’un infime exemple de tant de vies sacrifiées sans mémoire. Ceux-là plus que d’autres encore méritent notre gratitude.

Glorieux ou anonymes, Le Patriote Résistant n’oublie personne et fait vivre dans nos mémoires ces anonymes, sans état-civil et sans visage, mais dans tout leur courage et leur sacrifice suprême.

Combien parmi les déportés et internés auraient parié, à la création de la FNDIRP, que près de 80 ans plus tard nous serions encore là pour leur rendre hommage, porter leur mémoire et surtout leurs valeurs dont ils nous ont imprégnés et dont la portée pour l’humanité nous détermine. Au fil de ses numéros, le journal a relaté les œuvres et actions de bientôt 80 ans de notre Fédération pour accueillir puis accompagner les rescapés des camps si diminués physiquement, moralement, psychiquement, parfois même en grande détresse : le centre médical de la rue Leroux, le centre de postcure et de réinsertion professionnelle Jean-Moulin, la clinique Frédéric-Henri Manhès puis la maison de retraite Marcel-Paul.

Les 1 000 numéros passés sont riches des innombrables actions de notre Fédération : lutte pour la condamnation des criminels nazis et leurs complices, contre toutes les formes de négationnisme et de révisionnisme, combat pour la préservation des sites de mémoire, obtention et défense des droits des déportés et internés, veuves et orphelins, activités mémorielles, au-delà des seules cérémonies, par témoignages, conférences, éditions, participation au CNRD (Concours national de la Résistance et de la Déportation), prix universitaire Marcel-Paul.

1 000 numéros… et après ? 1 000 numéros, c’est une belle satisfaction, mais la situation du monde ne nous autorise aucun relâchement. Nous n’ignorons rien des obstacles qui s’offrent à nous mais le combat reste à mener partout autour de nous. L’extrême droite, les néo-nazismes et néofascismes resurgissent près de nous, chez nous, avec une force qui nous surprend et nous appelle à intensifier nos actions éducatives et citoyennes. Des totalitarismes et obscurantismes sont à l’œuvre sur une partie de la planète pour mettre des peuples entiers sous l’éteignoir, particulièrement les femmes dès leur naissance. Trop de guerres ou de terrorismes loin de nous et près de nous massacrent, estropient, humilient des femmes et des hommes, souvent innocents ou seulement engagés pour la défense de leur terre, de leur liberté et de leurs droits.

Alors non, il n’y a aucune place pour le renoncement. Nous devons renforcer la lutte et la diffusion des serments des déportés pour que la paix et la préparation d’un avenir commun serein soient l’objectif de tous les peuples réunis. La tâche est immense. Nous devons tous, dans notre fraternité, continuer à mener, voire accroître nos activités mémorielles et éducatives et rassembler autour de nous, de la FNDIRP et du Patriote Résistant, tous ceux qui croient qu’un avenir meilleur reste possible.

EXCEPTIONNELLEMENT

LE PATRIOTE RESISTANT 1000

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