F N D I R P

Fédération Nationale

des Déportés et Internés

Résistants et Patriotes

Les Camps

Les prisons, les camps d’internement et les convois

Dès la déclaration de la guerre, en septembre 1939, les ressortissants des « pays ennemis » réfugiés en France font, en raison de leurs nationalités, l’objet de mesures d’internement : le statut de réfugié politique ne prévalut alors nullement sur le critère d’appartenance à un pays ennemi. Parmi ces internés se trouvent de nombreux intellectuels antinazis et des Juifs qui ont fui les persécutions. Cet afflux important de la population des camps (Les Milles, Gurs, Rivesaltes et beaucoup d’autres) est très mal géré ; la nation en guerre a d’autres soucis. Environ 40 000 étrangers, dont de nombreux réfugiés espagnols, sont soumis, à partir de septembre 1940 au travail obligatoire dans ce qu’on appelle les groupements de travailleurs étrangers. Nombres d’entre eux vont ensuite être déportés en Allemagne en grande partie vers le camp de Mauthausen.

On réserve, en général, les termes « camp d’internement » aux camps placés sous l’autorité de l’État français pétainistes. Les camps de Compiègne, Drancy, Doullens, Pithiviers et Beaune-la-Rolande sont aussi désignés par l’expression « camp de transit ». Bien que les conditions de vie aient été très dures dans les camps français, et la mortalité élevée, ils n’entraient pas dans un projet d’extermination au départ. Mais, ils devinrent les plaques tournantes vers les lieux de déportations ou d’exterminations du Reich allemand. Nombre de résistants après avoir passé par diverses prisons, furent envoyés au peloton d’exécution, fusillés ou guillotinés comme otages (ex : Chateaubriand, Montluc, Mont Valérien, Cuincy, etc…) . Il en sera de même pour les principales prisons ou forteresses françaises (Santé, Cuincy, Arras, Loos les Lille, Eysses, Montluc, Rennes, etc…). Pour la Zone Interdite, les camps de transit furent établis, à l’exception de Dannes-Camiers et La Coupole d’Helfaut, en Belgique comme la Fort de Huy, la Prison Saint Gilles et pour les familles juives ce fut la Caserne Dossin à Bruxelles.

Le LIVRE MEMORIAL de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation nous livre en détail le nombre de convois de Juillet 1941 au 1er Septembre 1944 (Du Premier Train des Mineurs au Dernier Train de Loos) au départ de la France, vont transporter dans des conditions bestiales 165 000 hommes, femmes et enfants vers la Mort, la brutalité et la déshumanisation …. (A noter que ces chiffres font toujours l’objet de recherches de nos historiens…). Dans des wagons surchargés et des parcours de 3 à 7 jours sans boire ni manger dans le froid ou le chaud nombre de déportés vont déjà mourir dans les convois. L’accueil se fera à la matraque accompagnés des morsures de chien.

Camp de Gurs
Camp de Royallieu
Prison de Loos les Lille
Convois 1941/1944

Selon les recherches du 1er janvier 2007 de la Fondation pour la Mémoire et la Déportation

165 000 déportés de France

89 000 déportés au titre de la représentation de la lutte contre l’occupant

(résistants ou opposants politiques, otages ou victimes de représailles, mais aussi détenus de droit commun et homosexuels)

Environ 60% en sont revenus

 

76 000 déportés au titre des persecutions antisémites (dont 11 000 enfants)

et dans le cadre de la mise en oeuvre de la « solution finale de la question juive en Europe

3% en sont revenus

 

Les camps de concentration

Les camps de concentration nazis sont des centres de détention de grande taille créés par le Troisième Reich à partir de 1933 et jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, pour interner, exploiter la force de travail et tuer des opposants politiques, des résidents d’un pays conquis, des groupes ethniques ou religieux spécifiques, etc.

Ce sont les détenus qui sont forcés de construire ces camps, les victimes travaillant dans des conditions inhumaines, y laissant souvent leur vie.

Le Troisième Reich utilisa les camps de concentration (en allemand : Konzentrationslager, abrégé en KL ou KZ), comme ceux de Dachau, Sachsenhausen, Ravensbrück ou Buchenwald pour éloigner et terroriser les opposants allemands d’abord ( Les communistes, les sociaux-démocrates, des personnalités de la culture, etc…), puis pour y interner les Juifs, les Tziganes, les prêtres et prélats catholiques, les Témoins de Jéhovah, les homosexuels et les « éléments asociaux » comme les criminels, les vagabonds, mais aussi les handicapés, etc.

Après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, alimenter par les camps et prisons d’internement, les convois vers ces camps se multiplient pour y enfermer les résistants et opposants au nazisme, de toute l’Europe occupée, mais aussi pour constituer un réservoir de main-d’œuvre servile, louée à de grandes entreprises allemandes comme IG Farben, Siemens ou les usines d’armement BMW.

Le travail y était épuisant, la nourriture insuffisante, les soins pratiquement inexistants, les mauvais traitements réguliers et le taux de mortalité très élevé. Tout visait à déshumaniser les victimes et à les conduire à une mort rapide.

Près de 30 principaux camps de concentration vont s’ouvrir avec autour d’eux des dizaines de Kommandos plus ou moins importants et souvent associer à des travaux de terrassements, de bétonnage, de petites manufactures ou pire comme à Mauthausen dans des travaux n’ayant aucun but si ce n’est l’épuisement ou la mort ….

Plusieurs évaluations fixent à environs 3 500 000 morts dans ces camps de concentration et leurs Kommandos. Nombreux étaient les déportés sans jugements dénommés «Nacht und Nebel».

Arbeitsdorf – Auschwitz (mixte) – Bergen-Belsen – Buchenwald – Dachau – Echterdingen – Flossenbürg – Gross-Rosen – Bois-le-Duc [Vught] – Hinzert – Riga – Kaiser Wald – Kauen – Plaszów – Auschwitz II (mixte) – Majdanek (mixte) – Mauthausen & Guten – Dora – Natzweiller/Struthof – Neuengamme – Niederhagen – Ravensbrück – Oranienbourg/Sachenhausen – Senftenberg – Stutthof – Vaivara Varsovie – Mühldorf

 

Les 6 Camps d’extermination ou Centres de mise à Mort

Dès septembre 1939, sur la base d’un ordre écrit d’Adolf Hitler, à août 1941, le Troisième Reich met en place une politique d’extermination à grande échelle des handicapés physiques et mentaux, l’Aktion T4, et ensuite avec des fusillades massives et quotidiennes de civils soviétiques et de juifs dénommées « Shoah par balles » exécutés par des Einsatzgruppen.

Le premier centre d’extermination créé et mis en service est celui de Chełmno, qui commence son activité en décembre 1941, soit avant la Conférence de Wannsee [20 Juillet 1942]. La création de Chelmno découle essentiellement de la volonté d’Arthur Greiser, Gauleiter du Reichsgau Wartheland qui souhaite « désengorger » les ghettos situés sur le territoire qu’il dirige.

Dans ce cadre, il sollicite et obtient l’autorisation de Heinrich Himmler de se doter des moyens nécessaires pour assassiner 100 000 Juifs. Camps mixtes Auschwitz et Majdanek vont être d’abord camp de concentration et de travail forcé. En fin 1942, ils deviendront centre d’extermination ou de mise à mort.

Les centres de Bełżec, Sobibór et Treblinka, destinés à assassiner les Juifs polonais du gouvernement général dans le cadre de l’Aktion Reinhard ouvrent dans le courant de l’année 1942. Leur création est décidée par Himmler qui délègue son autorité pour la mise en œuvre du processus à Odilo Globocnik.

De toute l’Europe et d’Union Soviétique, les victimes des rafles, la quasi-totalité des déportés arrivent dans les centres d’extermination par voie ferroviaire, entassés dans des wagons à bestiaux ou de marchandise, avec une ventilation insuffisante, sans aucun ravitaillement ni halte, sans équipement sanitaire et sans chauffage. Ces conditions de transport, parfois sur de longues distances (1.500 km de Drancy à Auschwitz, 7 jours de trajet pour les Juifs de Thessalonique).

Au centre d’extermination de Chełmno et dans les centres de l’Aktion Reinhard, la « sélection » des déportés est sommaire et expéditive : la très grande majorité des arrivants est immédiatement gazée au « Zyklon B » et seuls sont épargnés, pour un temps généralement bref, ceux et celles qui sont retenus pour participer aux tâches annexes du processus d’extermination, les « Arbeitsjuden ».

La sélection à l’arrivée des convois est nettement plus élaborée à Auschwitz où des membres du personnel médical de la SS, dont Josef Mengele, participent au tri. Les juifs sont triés en deux groupes : les déportés considérés comme inaptes au travail, une partie des hommes et des femmes, les enfants, les personnes âgées ou handicapés et les malades sont immédiatement gazés ; l’autre regroupe les hommes et femmes considérés comme en état de travailler. Ils sont internés dans le complexe concentrationnaire et sont astreints au travail forcé, souvent jusqu’à ce que mort s’ensuive.

Plus de 6 Millions de Juifs, Tziganes, handicapés ou de différents groupes religieux vont être assassinés en Europe.